La récente fermeture d’un site internet se faisant passer pour un média d’information professionnel afin de diffuser de la désinformation russe met en évidence la vulnérabilité de l’Afrique aux infox et la nécessité pour les Africains de raconter leur propre histoire.
Depuis les années 1960 et la montée du mouvement d’indépendance en Afrique, la Russie a cherché à gagner de l’influence sur le continent de plusieurs manières; ses campagnes de désinformation restent au premier plan de ses efforts numériques et affaiblissent la stabilité, la sécurité et la souveraineté de nombreux pays africains.
À travers l’Afrique, bon nombre de nos gouvernements, qui ne disposent pas de mécanismes de contrôle internes, ont créé un environnement qui permet aux campagnes de désinformation russes d’exercer une influence sur le continent. Ces gouvernements sont souvent eux-mêmes isolés sur le plan international et constituent donc des cibles faciles pour les ouvertures russes.
Une étude de 2024, menée par le Centre d’études stratégiques de l’Afrique (CESA), a documenté que la Russie continuait de se distingue comme source primaire de désinformation en Afrique; elle est aussi bien connue pour créer des sites Web et utiliser agressivement les réseaux sociaux et publier des infox pour gagner de l’influence.
Parmi les nombreux médias gérés par la Russie qui ont été créés spécifiquement à des fins de propagande en Afrique figure le site d’information « Northern Africa News ». Ce site Web russe, publié depuis la Russie pour le public africain, diffus des contenus prorusses, manifestement inexacts ou trompeurs, dans le mais de polariser le débat public.
Depuis fin 2024, « Northern Africa News » a capitalisé sur sa couverture de l’actualité africaine et mondiale pour amplifier les récits que le Kremlin a adaptés pour l’Afrique. Récemment, « Northern Africa News » est tombé en panne. Un message, apparu plus tard sur la page principale du site, évoquait le besoin des Africains de raconter leur propre histoire, de parler pour eux-mêmes et de « défendre leur souveraineté et leur dignité contre qui que ce soit ».
En fin de compte, la dépendance croissante de l’Afrique à l’égard des médias électroniques et des réseaux sociaux pour trouver l’information, d’autant plus que la désinformation ne cesse d’augmenter, nous oblige, aujourd’hui plus que jamais, à être conscients de la désinformation et ses sources et prévenir ses graves conséquences affectant la vie de millions d’individus sur tout le continent.