Le président tchadien Mahamat Idriss Déby a radié une dizaine de hauts gradés, pour « faute grave », dans un contexte de divisions internes alimentées par le conflit soudanais. La plupart des officiers concernés sont issus de l’ethnie zaghawa, au pouvoir depuis plus de trois décennies.
Dimanche 13 avril, neuf officiers supérieurs des forces de défense et de sécurité ont été rétrogradés et radiés par décret présidentiel, tandis que trois policiers ont également été révoqués pour les mêmes motifs. Aucun détail n’a été fourni sur les circonstances exactes. Parmi les radiés figure le général d’armée Abdelrahim Bahar Mahamat Itno, cousin du président Déby et ex-chef d’état-major, sanctionné après des critiques virulentes contre le régime dans des groupes communautaires zaghawa.
Cette vague de sanctions survient alors que le clan zaghawa, pilier du pouvoir depuis 1990, est fragilisé par la guerre au Soudan. Des membres de cette communauté, présents des deux côtés de la frontière, s’engagent dans des camps opposés du conflit soudanais, alimentant les tensions au sommet de l’État tchadien.
Dans ce climat de défiance croissante, le président Déby tente de préserver l’unité de son régime. Mais la fragilité du consensus au sein même de son clan laisse présager de futures secousses politiques dans un Tchad encore sous tension.