La relation entre le premier ministre civil Choguel Kokalla Maiga et les autorités militaires au pouvoir est elle au bord de la rupture?
La dernière sortie du Premier ministre malien, fervent soutien de la transition depuis 3 ans a donné lieu à des spéculations sur la dégradation de ses relations avec les militaires.
S’exprimant samedi à l’occasion de la commémoration du premier anniversaire de la prise de la ville de Kidal, dans le nord du pays, par les forces armées maliennes,Choguel Kokalla Maiga a appelé les chefs militaires du pays à discuter de la fin de la période dite de «transition».
« La transition était censée prendre fin le 26 mars 2024, mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement » , s’est plaint Choguel Kokalla Maïga, devant ses partisans et sympathisants du Mouvement du 5 juin – Rassemblement des forces patriotiques (M5-RFP), à l’origine de la contestation contre l’ancien président Ibrahim Boubacar Keïta qui a conduit, en août 2020, à la prise de pouvoir par les militaires.
Choguel Maiga a aussi critiqué sa mise à l’écart dans la prise de certaines décisions par les militaires, qu’il accuse de ne pas vouloir rendre le pouvoir aux civils.
Dimanche, le Collectif pour la défense des militaires, influent soutien des autorités militaires, a réclamé la démission sous 72 heures du Premier ministre civil Choguel Kokalla Maïga pour trahison.
Ancien porte-voix du Mouvement du 5 Juin – Rassemblement des Forces Patriotiques (M5-RFP) et défenseur acharné du changement, il est passé du statut de symbole de résistance à celui d’un Premier ministre davantage préoccupé par sa survie politique que par l’intérêt supérieur de la nation, pour ses détracteurs.
En mai dernier, le mouvement M5-RFP a publié une déclaration critiquant ouvertement les dirigeants militaires après qu’ils n’ont pas respecté le délai qui leur était imparti pour rendre le pouvoir aux civils.
Un allié de Choguel Kokalla Maiga, qui a signé cette déclaration, a été condamné à un an de prison en juillet, avant d’être libéré en septembre, sa peine ayant été commuée.