Dans une sortie inédite de Choguel Maïga, prononcé devant les partisans de son mouvement, le M5 RFP, le Premier ministre civil a appelé les militaires au pouvoir à discuter de la fin de la période de transition, une rare critique du pouvoir.
Le pays est dirigé par les militaires depuis les coups d’Etat successifs de 2020 et 2021.
En juin 2022, les militaires se sont engagés à organiser des élections puis à remettre le pouvoir aux civils avant la fin de mars 2024, mais elle a ensuite reporté la tenue du scrutin pour une durée indéterminée.
« La Transition était censée prendre fin le 26 mars 2024. Mais elle a été reportée sine die, unilatéralement, sans débat au sein du gouvernement », a déclaré M. Maïga aux partisans de son mouvement M5-RFP, dans un discours publié sur Facebook par les médias locaux.
« Aujourd’hui encore, il n’existe aucun débat sur la question. Le Premier ministre est réduit à se contenter des rumeurs de la presse ou à une interprétation hasardeuse des faits et gestes du Ministre de l’Administration territoriale et de la Décentralisation », a-t-il ajouté.
« Le spectre de la confusion et de l’amalgame plane sur la Transition, avec, dussé-je me répéter, les risques de graves remises en cause et de risques de retour en arrière », a poursuivi M. Maïga.
Il a toutefois fait l’éloge des forces armées et a appelé à l’unité et au « respect des autorités politiques, garant de force et de stabilité ».
En mai, le mouvement M5-RFP a publié une déclaration critiquant ouvertement les dirigeants militaires après qu’ils n’ont pas respecté le délai qui leur était imparti pour rendre le pouvoir aux civils.
Depuis 2012, le Mali est plongé dans une crise politique et sécuritaire, alimentée par des attaques de groupes terroristes et d’autres groupes armés, ainsi que par des affrontements avec des forces séparatistes dans le nord du pays.