Après deux ans de guerre au Soudan, le chef des Forces de soutien rapide (FSR), le général Mohammed Hamdan Dagalo, a annoncé la création d’un gouvernement parallèle dans les régions contrôlées par son groupe, notamment au Darfour occidental. Une déclaration qui risque d’aggraver encore un conflit déjà marqué par des dizaines de milliers de morts et une crise humanitaire majeure.
« En ce jour anniversaire, nous sommes fiers de déclarer la création du gouvernement de paix et d’unité », a déclaré Dagalo dans un discours enregistré mardi. Il a également affirmé qu’un « conseil présidentiel de 15 membres représentant toutes les régions du Soudan » allait être formé. Le général, déjà sous sanctions américaines pour son rôle présumé dans les exactions commises au Darfour, a précisé que d’autres groupes armés, comme une faction du Mouvement de libération du Soudan, avaient rejoint cette administration alternative.
Depuis avril 2023, les combats entre l’armée régulière et les FSR ont plongé le pays dans le chaos. Au moins 24 000 personnes ont été tuées, un chiffre sans doute sous-estimé. Plus de 13 millions de personnes ont été déplacées, dont 4 millions ont fui vers les pays voisins. Le Darfour est redevenu l’épicentre de violences à caractère ethnique, qualifiées de crimes de guerre par les Nations unies.
La semaine dernière, les FSR et leurs milices alliées ont attaqué les camps de Zamzam et Abu Shouk, dans le nord du Darfour, tuant plus de 400 personnes selon les Nations unies, dont 12 travailleurs humanitaires et de nombreux enfants. « Jusqu’à 400 000 personnes ont été forcées de fuir le camp de Zamzam ces derniers jours », a indiqué le porte-parole de l’ONU, Stéphane Dujarric.
La communauté internationale a fermement condamné l’initiative du FSR. En mars déjà, les États-Unis avaient déclaré que « les tentatives d’établissement d’un gouvernement parallèle ne contribuent pas à la paix et risquent d’aggraver l’instabilité et la partition de facto du pays ».